Sur de nombreux spots du monde, on observe encore bien trop souvent des snorkeleurs se mettre debout sur le récif pour discuter ou se reposer. En plus d’être dangereux (risque de mettre le pied sur un poisson-pierre ou un oursin), ce comportement est aussi destructeur pour le récif. De nombreux coraux sont ainsi tués ou brisés, et mettront des années à se reconstituer. Sur les spots fréquentés, on peut par exemple souvent voir des coraux massifs poreux complètement dénudés sur le dessus, endommagés par les pas des baigneurs. Les herbiers marins, également fragiles et essentiels aux écosystèmes, craignent aussi le piétinement. Si vous devez absolument mettre le pied sur le fond, essayez de trouver une zone sableuse, et assurez-vous qu’aucune créature (comme une raie pastenague) ne se cache sous le sable.
Le snorkeling permet souvent de belles rencontres avec la faune sous-marine, à condition de savoir rester à sa place. Certains sont tentés d’essayer de dénicher un poulpe qui s’est réfugié sous un rocher, de poursuivre une raie ou de s’accrocher à la carapace d’une tortue. En perturbant un animal, on prend pourtant le risque qu’il ne revienne plus sur le lieu, qu’il soit moins attentif aux prédateurs, qu’il développe un stress important, ou qu’il ne puisse suivre son rythme de vie (en interrompant un accouplement, par exemple). En touchant une tortue ou un gros poisson, on risque aussi de retirer le mucus présent naturellement sur sa peau, la rendant plus sensible aux parasites et maladies.
Les coraux sont des organismes vivants très fragiles dont la croissance est extrêmement lente, de quelques millimètres à quelques centimètres par an. Sans eux, les récifs n’existeraient pas. En brisant un seul morceau de corail, on anéantit en un instant des années voire des dizaines d’années de croissance. Et même lorsque le corail ne se casse pas, le simple fait de l’effleurer peut endommager des centaines de polypes et compromettre la santé de toute la colonie. En plus d’abîmer le récif, un contact avec le corail peut s’avérer dangereux pour les snorkeleurs. Certains coraux, comme le corail de feu, peuvent en effet infliger de sévères brûlures. De même, on risque des piqûres de petits poissons-scorpions, de cônes ou de poissons-pierres (qui peuvent être mortelles pour l’homme), qui peuvent se cacher sur le récif. Ne touchez jamais les coraux, et soyez toujours attentif à ne pas les heurter lorsque vous palmez.
Il peut être tentant, pour faire de jolies photos, d’attirer les poissons avec un peu de pain. Pourtant, en nourrissant les poissons, on modifie leur comportement naturel : changement des habitudes alimentaires, modification des rythmes de reproduction, agressivité envers les baigneurs… On met en danger les poissons, et soi-même. Si certaines pratiques encadrées sont tolérées dans certaines régions, elles n’en demeurent pas moins dommageables pour l’environnement. Le nourrissage des raies ou des requins (shark feeding), en plus de modifier le comportement naturel de ces espèces, peut conduire à des accidents. Des morsures de requins ou piqûres de raies pastenague lors de séances de nourrissage sont ainsi rapportées chaque année dans le monde.
Il peut être tentant de ramener chez soi un coquillage, un peu de sable ou un morceau de corail. Pourtant, si tous les snorkeleurs emmenaient un peu du récif chez eux, il n’en resterait bientôt plus grand chose ! Les coraux et coquillages, même morts, ont un rôle dans l’équilibre des écosystèmes côtiers. Un coquillage vide, par exemple, sera peut-être un jour habité par un bernard l’hermite. En dehors des considérations écologiques, les prélèvements sont généralement interdits par les lois locales. Les contrevenants peuvent se faire confisquer leurs coquillages à l’aéroport, avec à la clé de fortes amendes, notamment pour les coraux ou les bénitiers. Alors, une règle plutôt simple : on emporte avec soi uniquement des photos!
Lors de vos balades en palmes-masque-tuba, n’hésitez pas à ramasser les déchets que vous voyez dans l’eau. Le plastique, en particulier, cause des bouleversements majeurs dans les écosystèmes marins. On estime que 8 millions de tonnes de plastique sont déversés chaque année dans les océans de la planète. Ces plastiques finissent par se fragmenter à des dimensions proches de celles du plancton. Ils sont alors ingérés par de nombreuses espèces, et contaminent l’ensemble de la chaîne alimentaire, jusqu’à l’homme, avec des conséquences difficiles à anticiper à long terme. Les sacs plastiques représentent également un danger majeur pour les tortues marines. En flottant dans l’eau, ils ressemblent à des méduses, l’un des aliments préférés des tortues. De nombreuses tortues meurent étouffées chaque année à cause de sacs plastiques qu’elles ont tenté d’ingérer. Chaque petit geste compte!
La plupart des crèmes solaires contiennent des substances extrêmement nocives pour l’écosystème marin, et en particulier les coraux. On estime que les récifs coralliens absorbent 4000 tonnes de crème solaire chaque année dans le monde, avec des conséquences désastreuses sur la santé des récifs. Pour limiter l’utilisation de crème solaire, il est recommandé de porter un rashguard anti-UV, si possible à manches longues. Il couvrira votre dos et vos bras, réduisant ainsi fortement la surface à protéger du soleil. Pour les parties du corps toujours exposées (comme la nuque, le front ou les mollets), privilégiez des crèmes solaires écologiques, plus respectueuses du milieu marin. Plusieurs gammes spécialisées se sont développées ces dernières années.
Connaître l’environnement local, comme les courants, les marées et les espèces marines, est essentiel pour adapter au mieux son comportement dans l’eau. Cela évite de se retrouver dans des situations délicates, qui peuvent avoir des conséquences sur le corail et les autres espèces marines. Des snorkeleurs se retrouvent par exemple parfois « coincés » sur des platiers peu profonds à marée descendante, et marchent sur le corail pour regagner la plage. En cas de courant trop fort, on a aussi tendance, dans la panique, à s’accrocher aux rochers ou aux coraux. Dans ce genre de situation, on se met en danger (risque de piqûres ou de brûlures) tout en dégradant l’environnement. En en apprenant plus sur les espèces que vous pourrez voir sous l’eau, vous saurez aussi mieux anticiper leurs réactions, et ainsi éviter de les déranger.
En préparant vos sorties snorkeling, renseignez-vous sur les lois et réglementations locales, notamment celles relatives aux aires protégées. Celles-ci peuvent en effet limiter certaines activités ou comportements. De nombreuses réserves marines ont par exemple établi des zones de protection intégrale, où toute activité (y-compris le palmes-masque-tuba) est interdite. Repérez ces zones avant de vous mettre à l’eau. Dans certaines destinations, il peut être aussi obligatoire d’avoir un gilet flottant (pour éviter le contact avec les coraux). Dans d’autres, les interactions avec la faune sauvage peuvent être limitées. Aux Îles Galápagos, par exemple, la « règle des 2 mètres » (qui interdit de s’approcher à moins de 2m d’un animal sauvage, sous l’eau comme hors de l’eau) est en vigueur dans tout le Parc national.
Avant de réserver une excursion snorkeling, vous avez la possibilité de vous renseigner sur les pratiques des opérateurs. Vous pouvez par exemple privilégier les excursionnistes homologués par des organismes investis dans la protection de l’environnement (comme les parcs nationaux ou réserves marines), ou adhérant à des chartes pour les activités en milieu marin (mouillage écologique, approche des tortues ou des mammifères marins). Évitez les excursions proposant des pratiques peu responsables, comme le nourrissage des requins ou la poursuite de dauphins en bateau. Il peut être aussi utile de lire les différents avis sur internet, où l’on peut déceler des pratiques nuisibles pour l’environnement marin, comme l’ancrage des bateaux sur des coraux ou sur des herbiers.